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De nombreux objets sont présents dans nos vies : des meubles, des bibelots, des livres, des bijoux, des photos, etc. Ces objets occupent nos espaces pour diverses raisons. Utilitaires bien-sûr mais également pour des raisons d’esthétisme, de possession, de valorisation ou encore pour des raisons sentimentales. Certains nous accompagnent depuis si longtemps que nous avons l’impression qu’ils contiennent un peu de nous-mêmes. Il est par conséquent difficile de s’en séparer… Creusons un peu.
Les raisons utilitaires et esthétiques
On entend par raison utilitaire, l'ensemble des objets courants qui remplissent chacun une fonction nécessaire. Un fauteuil, une chaise, une table, de la vaisselle, des vêtements, un ordinateur, un téléphone, un fer à repasser, une raquette, un sac à dos etc. Ils sont utilisés à un rythme quotidien ou hebdomadaire et comme ils semblent - en théorie - indispensables, il n'est pas rare que nous les possédions en plusieurs exemplaires… Au-delà du caractère utilitaire de toutes ces choses, nous prenons plaisir à les acheter pour une raison esthétique et purement décorative. C'est le cas des bibelots, sculptures, tableaux et autres beaux objets qui ornent notre intérieur. Ces derniers embellissent notre espace de vie, nous procurent un plaisir intense, une délectation.
Possession et valorisation
Posséder un objet qui a une certaine valeur marchande est valorisant aux yeux des autres et à nos propres yeux puisque l’objet est perçu comme une extension de nous-mêmes et de notre capacité financière à l’acquérir. Une grande partie de notre société de consommation obéit à ce désir d’avoir des biens qui attestent de notre « importance » sociale. Quand nous les regardons, c’est un peu comme s’ils étaient les miroirs de la valeur que nous nous accordons et le besoin d’une certaine « reconnaissance » par les autres. D’un point de vue psychologique, l’objet peut également jouer un rôle de substitut éphémère à un déficit d’estime de soi, une manière de combler un manque. Enfin, l’objet peut permettre aussi de faire partie d’un groupe, par exemple d’un groupe de personnes qui ont du goût pour l’art et la décoration intérieure. Pour toutes ces raisons, la perte d’objets chers (dans tous les sens du terme) peut se révéler traumatisante (par exemple dans le cas d’un cambriolage, d’un incendie ou d’une inondation). Il faut faire le deuil de ces objets, de leur valeur et des souvenirs associés…
La valeur sentimentale des objets
Nous attachons une valeur sentimentale à tout objet dans lequel nous avons inconsciemment ou non introduit une charge émotionnelle. Ces objets sont synonymes de souvenirs heureux (ou non) et ont tous un rapport avec notre passé proche ou éloigné : ils nous rappellent des personnes vivantes ou disparues, des lieux visités ou habités, des tranches de vie (enfance, jeunesse, mariage) etc. « Complices », ces objets nous ont accompagné(e)s dans des moments importants de notre vie. Qui n’a pas gardé un bijou, une photo ou un autre objet en souvenir d’un être aimé ? Nous avons besoin de garder ces objets, qu’ils soient associés à des bons ou des mauvais souvenirs. Même s’ils symbolisent des traumatismes enfouis, nous les conservons discrètement (en les plaçant par exemple dans un coffre ou un tiroir) ou bien nous le faisons car nous avons mauvaise conscience de nous en séparer. Le temps ajoute aussi beaucoup de valeur à nos objets. On se rend compte que tous nos biens ont leur histoire. Un bijou peut nous rappeler une relation précédente, une peinture un beau voyage ; les vêtements ou chaussures de nos enfants petits nous rappellent combien ces derniers ont bien grandi, des photos de nous jeunes combien nous avons vieilli…
Faut-il se débarrasser du cumul d’objets ?
D’une part, la possession de trop nombreux « objets souvenirs » peut nous freiner mentalement à aller de l’avant. D’autre part, ces objets peuvent devenir de véritables fardeaux lorsqu’ils envahissent notre espace (l’armoire de grand-mère…). Peut-être serait-il judicieux de ne conserver que l'objet le plus emblématique d'un même souvenir ? Dans le cadre d'une personne disparue, par exemple, ne conserver qu’une seule chose, ou des photos qui ont un impact fort sur nous mais pas la totalité possédée par cette personne. Enfin, est-il nécessaire de conserver des « vieilleries », sous prétexte de laisser des souvenirs à nos enfants où à nos amis après notre mort ? Cela mérite réflexion car les objets que vous considérons importants ne le sont pas forcément pour nos enfants et petits-enfants…
Que vous apporte le fait de posséder des objets ? Quels sont ceux auxquels vous attachez une grande valeur sentimentale ? Êtes-vous attaché(e) à certains objets en particulier et pour quelles raisons ? Ou les objets en général n’ont-ils aucune « valeur » à vos yeux ? Vos témoignages nous intéressent !
Photo © Adobe – Auteur : beeboys
Betty_Nelly, 12/22/2021